La fabrication des huiles essentielles

La distillation à la vapeur d'eau

Mécanisme de la distillation par entraînement à la vapeur d'eau

Alambic, Col de cygne et autres florentins...

La distillation est connue depuis des siècles. Elle consiste à mélanger dans une cuve (corps de l’alambic) la partie de la plante à distiller et de l’eau, à chauffer le mélange pour que l'eau se transforme en vapeur, puis à récupérer et à refroidir cette vapeur chargée d'essence pour en récupérer l'huile essentielle.

Actuellement, la technique la plus utilisée est la suivante :

  • On fait bouillir de l'eau dans une chaudière A pour obtenir de la vapeur.
  • Cette vapeur est envoyée dans le corps de l'alambic B (une grosse cuve en cuivre ou en inox), qui contient le matériel végétal à distiller. En traversant le végétal, la vapeur va faire éclater les sacs aromatiques de la plante, qui en contiennent l'essence. Ces molécules, plus légères que l'eau, vont être entrainées vers le haut de l'alambic par la vapeur, jusqu'à atteindre la sortie haute, que l'on appelle le col de cygne.
  • La vapeur chargée d'essence va ensuite passer dans le serpentin C, qui baigne dans un bain d'eau froide. Elle va donc refroidir petit à petit, et se condenser pour redevenir liquide.
  • A la sortie du serpentin, le liquide est recueilli dans un vase de décantation D, aussi appelé florentin ou encore essencier. C'est dans ce récipient que l'huile essentielle, plus légère que l'eau, va se séparer de l'eau de distillation, en remontant à la surface du florentin. L'eau de distillation, aussi appelée hydrolat, pour être récupérée, ou renvoyée à la chaudière pour un nouveau cycle.

 

 

 

 

L'hydro-distillation

L'hydro-distillation, se rapprochant fortement de cette première technique, consiste à mettre dans l’alambic la plante et l’eau, sans aucune séparation. La quantité d’eau peut être de deux à six fois plus importante que la quantité de plantes, réduisant la concentration d’huile essentielle.

La composition biochimique de l’huile essentielle varie quelque peu de celle de l’essence classique, à cause de l’entrainement partiel par la vapeur d’eau, pouvant ainsi augmenter ou diminuer le pourcentage de différents composants.

L'eau florale ou hydrolat

L'eau ayant servi à la distillation, aussi appelée hydrolat, est à l'origine un sous-produit de la production d'huile essentielle. Cependant, elle contient également (en bien plus faible proportions que l'huile essentielle) des molécules aromatiques et peut donc avoir un intérêt thérapeutique ou cosmétique.

C'est pourquoi lors de la distillation de quelques huiles essentielles, le producteur récupère cette eau, puis la fait passer dans des siphons (on parle de cohobation) pour la concentrer. Elle sera ensuite vendue en tant qu'hydrolat.

Attention toutefois, si les huiles essentielles sont des produits stables, ce n'est pas le cas des eaux florales, qui sont très sensibles aux agressions microbiologiques.

Conservation des huiles essentielles

Les huiles essentielles sont des produits stables et habituellement peu sensibles aux agressions microbiennes. Cependant, les molécules qui les composent sont souvent sensibles à la chaleur et à la lumière. C'est pourquoi elles sont stockées dans des contenants opaques (verre brun, fût en métal).

De plus, la plupart d'entre elles sont corrosives et réagissent avec les matières plastiques, voire avec certains métaux. Les professionnels les conditionnent donc habituellement dans des contenants "inertes", tel que le verre ou l'aluminium.

D'autres méthodes de fabrication

Si la distillation à la vapeur d'eau est le mode de production n° 1, deux autres méthodes permettent d'obtenir des produits que l'on peut qualifier d'huiles essentielles : l'extraction CO2 et l'expression à froid.

L'extraction par CO2 supercritique

Méthode très moderne et très coûteuse, elle permet pourtant d’obtenir des huiles essentielles de très grande qualité. Les masses végétales sont traversées par un courant de CO2, augmentant ainsi la pression, et faisant éclater « naturellement » les sacs d’arômes.

Les huiles essentielles obtenues de cette manière ont une constitution biochimique beaucoup plus proche de l’essence originelle de la plante.

Plus que d'huiles essentielles, on parle d’extrait CO2. L'un des avantages de cette méthode est que le produit obtenu peut conserver son appellation "Biologique".

L'expression

Ce procédé d’extraction est le plus simple de tous, et est utilisé généralement pour obtenir les essences d’agrumes. Il s’agit tout simplement d’éclater les sacs d’arômes manuellement, en les explosant par pression mécanique.

Les substances aromatiques obtenues sont très appréciées et de bonne qualité. La pulpe est extraite de l’agrume, puis le zeste est pressé. L’essence et l’eau sont enfin séparées par une décantation à froid.