MEDECINE HUMORALE
Les philosophes présocratiques ont établi que la matière était constituée de quatre éléments fondamentaux : le feu, l’air, l’eau et la terre. Ces quatre éléments sont présents dans tous les corps et comportent chacun deux qualités. La terre est froide et sèche, le feu chaud et sec, l’eau froide et humide et l’air chaud et humide.
Photo Iris Spycher 1118
En fait, dans chaque corps, il y a une prédominance soit de feu, soit d’eau, soit de terre, soit d’air.
- Si un corps a une prédominance de feu, alors il sera de nature chaude et sèche comme le feu.
- Exemples : l’ortie, les plantes aromatiques, la valériane et l’absinthe. La prédominance d’un élément sur les autres se nomme « tempérament ». Donc, on dira que ces plantes sont de « tempérament chaud et sec » comme le feu.
- Si un corps a une prédominance d’eau, alors le tempérament sera qualifié de « froid et humide »
- Exemples : la mauve, la violette et l’alchémille.
- Si un corps a une prédominance de terre, alors il sera de « tempérament froid et sec ».
- Exemples : la rose, la coriandre et la bourse-à-pasteur.
- Si un corps a une prédominance d’air, alors il sera de « tempérament chaud et humide ».
- Exemples : la pulmonaire, l’hysope et la bourrache.
Le grand codificateur de la théorie des tempéraments est Galien (m. 216). Il a écrit un ouvrage très important sur le sujet, le De temperamentis, traduit récemment en Suisse et édité à Lausanne.
Le corps humain possède lui aussi un tempérament spécifique qui joue un rôle important dans le maintien de la santé. La notion de tempérament est inséparable d’un autre concept fondamental, celui des humeurs.
Pour les médecins de l’Antiquité et du Moyen-Age, le fonctionnement du corps humain ne s’expliquait pas au moyen de molécules chimiques.
La physiologie s’expliquait au moyen de quatre fluides corporels fondamentaux, les quatre humeurs : le sang, le phlegme, la bile noire et la bile jaune. Ces humeurs circulaient dans le corps et avaient chacune un rôle précis dans le métabolisme.
Par exemple, la présence de l’atrabile dans le sang durcissait les os, tandis que la bile jaune fluidifiait le sang pour qu’il circule facilement dans les petits vaisseaux. Lorsque les humeurs restaient en équilibre et qu’elles suivaient leurs trajets normaux, alors le corps était en bonne santé. Si ces humeurs se déséquilibraient en quantité ou en qualité, elles engendraient des maladies. Cette théorie remonte à Hippocrate (m. 370 av. J.-C.) et aux auteurs des traités hippocratiques.
La médecine antique et médiévale se nomme « humorale » parce qu’elle repose sur la notion des humeurs. En fait, les 4 humeurs sont liées aux 4 éléments.
- Le sang de tempérament chaud et humide (nature air) *Sanguinique est d'humeur joyeuse."
- Le phlegme de tempérament froid et humide (nature eau) "Flegmatique est calme et imperturbable, garde ses nerf, presque apathique."
- La bile jaune est de tempérament chaud et sec (nature du feu) "Cholérique a tendance à être triste et chagriné."
- La bile noire de tempérament froid et sec (nature terre) "Mélancolique est enclin à la colère."
Chaque humeur produit des maladies qui ont le même tempérament qu’elle:
- Les maladies dues au sang - chaudes et humides, comme le pléthore ou l’anémie...
- Les maladies dues au phlegme - froides et humides comme le rhume et l’épilepsie...
- Les maladies dues à la bile noire sont froides et sèches, telles le cancer et la dépression...
- Les maladies dues à la bile jaune sont chaudes et sèches, par exemple les fièvres et les inflammations...
- Le principe de la thérapie par les contraires établi par Hippocrate consistait à opposer un médicament froid et humide, par exemple la mauve ou la violette, à une maladie chaude est sèche comme les fièvres.
La médecine humorale est un concept thérapeutique ancien. Elle fait partie des systèmes médicaux qui ont déterminé et façonné l'ensemble de la médecine occidentale pendant plus de 1 500 ans. Liée avec la savoir monastique
La médecine humorale est aujourd'hui pratiquée par certains naturopathes, qui ont pour mission d'identifier les facteurs internes et externes qui empêchent le processus d'auto-guérison et, sur cette base, de prendre des mesures thérapeutiques et prophylactiques pour optimiser le fonctionnement naturel de l'organisme.